La mosaïque pour aider à se reconstruire
Art de la brisure, la mosaïque peut parfaitement contribuer à la démarche thérapeutique en contexte d’addictologie.
Zoom avec Sabine Donnenwirth, éducatrice technique spécialisée en création
En quoi consiste l'atelier mosaïque ?
Dans le cadre des cures, chaque patient choisit une activité thérapeutique : menuiserie, espaces verts, ou création. Ces activités ont pour objectif de permettre aux patients de retrouver une forme d'autonomie et de responsabilité tout en tenant compte de leurs capacités, tant cognitives que physiques.
Les activités de création mobilisent les motricités et les capacités d'anticipation, de projection et de réflexion. Avant de créer un objet, il faut réfléchir à ce qu'on veut faire, comment on va le faire, aux diverses étapes de sa création. Dans l'atelier création, le patient a le choix entre trois techniques plus ou moins complexes, qui peuvent être parfois associées. La pyrogravure est la plus accessible, la marqueterie est la plus fine. La mosaïque est une activité intermédiaire qui permet en fonction du modèle choisi d’être tantôt facile, tantôt plus difficile. C’est une activité qui structure et qui rassure l’être. Elle peut être adaptée aux capacités et aux compétences de chaque patient qui désire s’y essayer. Elle conjugue la concentration et la précision. On a donc une sollicitation cognitive car il faut manipuler les tesselles avec une habilité et une dextérité comme les puzzles. Cela demande aussi une certaine capacité d’orientation dans l’espace pour placer les tesselles entres-elles.
Quels sont les objectifs avec la mosaïque ?
L'objectif est que chaque patient rentre chez lui avec un objet de fierté, une réalisation dont il peut être heureux. La finalité étant de lui faire découvrir des sources de plaisir autres que le produit addictif, tout en étant financièrement et pratiquement accessible dans son environnement familial. Pour cela, le patient doit évaluer sa propre capacité à gérer le temps : il faut que l'objet soit fini en fonction du temps de cure. Il faut donc à la fois de la dextérité, de la patience, de la constance et de la régularité, des qualités qui correspondent aux besoins du patient pour rester dans sa démarche de sobriété à la sortie de l'établissement.